The Transaxle Era
Et
Personne n’avait jamais vu une sportive comme celle-ci. Le moteur devant, la boîte de vitesses à l’arrière, et au milieu, tout un espace à explorer : bienvenue à bord de la
À peine un an plus tard, le milieu de la voiture grand tourisme accueillait un nouveau modèle Transaxle, l’impressionnante
Transaxle est un mot-valise composé des termes anglais « transmission » et « axle », en français, transmission et essieu. Dans ce système, la force motrice du moteur entraîne l’essieu arrière grâce à un arbre de transmission installé dans un tube rigide. À l’époque, l’assistance électronique à la transmission n’existe pas encore et cette idée est résolument novatrice. Le résultat ? Une maniabilité et une tenue de route à toute épreuve.
À l’instar de la 911 et de son moteur à l’arrière, ces deux modèles Transaxle ont marqué le milieu de la voiture sportive de leur époque par leur design avant-gardiste et leur répartition optimale du poids du véhicule. La 928 a ainsi continué de se vendre pendant près de vingt ans. La
23 d’entre eux sont présentés dans le cadre d’une exposition temporaire qui se tient au Musée
Un homme a vécu les débuts et la fin de la grande époque des Transaxle : Harm Lagaaij, designer chez
En visitant cette exposition temporaire au Musée
« J’étais un jeune designer, un débutant de 25 ans, et j’ai joué un rôle déterminant dans le développement de la 924. Au début, c’était un projet Volkswagen. Je me souviens qu’il y avait trois propositions pour le design de l’extérieur de la voiture : celle de Richard Soderberg, celle de Dawson Sellar et la mienne. Nous nous étions tous les trois inspirés des spécificités du système Transaxle, mais étions arrivés à des résultats très différents. » Les trois idées ont ensuite été présentées à Wolfsbourg à l’aide de maquettes à l’échelle 1:5. « J’ai appris que mon travail avait été sélectionné », se souvient-il. Mais si c’est lui qui signe les proportions de la 924, la marque de fabrique des Transaxle est l’œuvre d’un autre designer. « Le Directoire de Volkswagen a beaucoup apprécié la grande vitre du hayon sur la maquette de Richard Soderberg. Elle a donc été intégrée à mon design », explique Harm Lagaaij. L’habitacle de la 924 et de la 928 est quant à lui conçu par Hans Braun.
La suite, tout le monde la connaît... ou presque. En vérité, de larges pans de l’histoire des Transaxle demeurent méconnus. Beaucoup savent qu’en raison du choc pétrolier, Volkswagen s’est retiré du projet EA 425 fin 1974, alors même que le développement du modèle était achevé et que la phase de préproduction avait déjà commencé. Il est également de notoriété publique que
En revanche, bien peu peuvent expliquer pourquoi la 924 s’inscrit dans la plus pure tradition des sportives
Alors même que le jeune Harm Lagaaij travaille sur la 924, quelques mètres plus loin, la 928 voit aussi le jour. Des photos d’époque du Centre de design montrent les deux modèles côte à côte. Anatole Lapine a également chapeauté la conception de la 928, et c’est Wolfgang Möbius qui a dessiné la silhouette de ce modèle grand tourisme. En examinant les deux voitures, on devine la convergence des idées. « Le concept de la Transaxle répond à la problématique de la répartition du poids dans l’optique d’atteindre l’équilibre parfait. Et les proportions finales montrent bien que cet objectif a été atteint », explique Harm Lagaaij. Il faut cependant zoomer sur les détails pour bien comprendre la parenté entre les deux modèles. L’aînée comme la cadette arborent un porte-à-faux avant court ainsi qu’un capot moteur et un toit longs. Le porte-à-faux arrière permet quant à lui de loger la boîte de vitesse placée derrière l’essieu et confère aux deux sœurs un équilibre parfait.
Avec son architecture Transaxle sortie tout droit des bureaux de Weissach, la
Au retour de Harm Lagaaij dans le giron de
En 1991,
Texte Thomas Fuths
Photos Rafael Krötz