« 10 minutes d’adrénaline pure »
L’année 2016 marque le centenaire de la Pikes Peak International Hill Climb, la mythique course de côte américaine. Rencontre avec le pilote Jeff Zwart, qui détient le record du nombre de participations au volant d’une
Jeff, à quand remonte ta première participation à la « course vers les nuages » ?
C’est en 1994 que j’ai pris part à mon premier Pikes Peak au volant d’une
Quelle
À l’époque, je disputais le championnat américain des rallyes (US ProRally) au volant d’une 964
Quelle est la particularité de cette course de côte ?
Les équipes s’entraînent pendant la semaine qui précède le départ pour être fin prêtes, car avec cette course, pas de deuxième chance. Ce parcours teste les limites de la température du moteur et met les pneus et la condition physique du pilote à rude épreuve quand l’oxygène se raréfie. La montagne est un environnement vivant, changeant. Il peut y avoir du soleil au départ et de la neige au-delà de 4000 m.
À quel endroit du tracé la course se joue-t-elle ?
La partie supérieure est tellement rapide qu’on y roule presque à l’aveugle. À cette altitude, il n’y a plus d’arbres pour se repérer et l’horizon devient votre seule rambarde de sécurité. À cet endroit, il faut prendre des risques. Les pilotes qui en sont capables et qui ont une certaine expérience sont nettement avantagés.
Selon toi, en quoi une
Quand je prends le volant d’une
Comment te mets-tu en condition pour la course ?
J’ai un rituel. Le dernier soir avant la course, je prends ma voiture de location et je monte au sommet de la montagne pour profiter de la vue pendant quelques instants. Après, je peux dormir tranquille.
Quelle est la discipline la plus exigeante, le circuit ou la course de côte ?
Pikes Peak est particulièrement difficile. Loin de moi l’idée de critiquer le circuit, mais j’ai disputé tant de courses sur l’asphalte que j’estime être à même de porter ce jugement. Personne ne peut maîtriser à la perfection les 156 virages de Pikes Peak. Les pilotes prennent beaucoup de risques, et montent parfois jusqu’à 235 km/h sur une route publique à deux voies sans aucune glissière de sécurité ou presque. Et ils n’ont qu’une seule chance pour y arriver. Quelle pression ! Cette course, c’est 20 kilomètres de montagne pour dix minutes d’adrénaline pure.
Texte Bastian Fuhrmann
Pikes Peak
Première course : 4 juillet 1916
Altitude au départ : 2 862 m
Altitude à l’arrivée : 4 301 m
Longueur du tracé : 19,99 km
Virages : 156