Magnus Walker
Magnus Walker a attrapé le virus
Magnus Walker est un porschiste version cool. Mais il n’est pas pour autant de ceux qui passent leur temps à travailler inlassablement leur look. Bien au contraire : ses dreadlocks, ses jeans déchirés et ses tatouages sur les avant-bras sont simplement les marques d’une vie menée tambour battant, la vie d’un homme qui porte sur le visage le refus de la banalité et des conventions. Car comme il le dit lui-même : « Si tout le monde aime ton look, c’est que tu fais fausse route. »
Passionné d’automobile et créateur de mode emblématique, Magnus Walker conserve dans un hangar rénové de Los Angeles l’une des collections
La voix de Magnus Walker s’adoucit quand il évoque sa première rencontre avec la
Pour expliquer la trajectoire hors norme de Magnus Walker, il faut remonter à la source, à la grisaille de Sheffield. Adolescent, il abandonne l’école en 1982 puis s’envole quelques années plus tard pour un job d’été aux États-Unis. Il décide alors de s’installer en Californie, fermement décidé à réaliser ses rêves. « L’idée même de devoir revenir en Angleterre sans avoir réussi m’était proprement insupportable », raconte-t-il. C’est ainsi que Magnus Walker commence par vendre des articles de mode au style punk à Venice Beach avant de se lancer dans l’immobilier avec sa compagne Karen. Et comme le rappelle la deuxième règle d’Urban Outlaw : « Quand tu sens bien les choses, lance-toi ! »
Ce principe est également au cœur de ce qui fait de Magnus Walker un collectionneur hors norme. Au fil des ans, il a enrichi sa collection de dizaines de modèles. Aujourd’hui, il estime que sa collection compte une quarantaine de
En juillet dernier, l’outlaw Magnus Walker a soufflé sa cinquantième bougie. Sa barbe et ses dreadlocks sont aujourd’hui parsemées d’argent. Après toutes ces années, il ressent le besoin de lever le pied et de prendre davantage le temps de s’arrêter, de prendre du recul. Il évoque une « phase contemplative », des mots surprenants de la part d’un personnage tel que Magnus Walker, mais qui trouvent leur origine dans une triste réalité. Depuis la disparition de sa compagne il y a deux ans, Magnus Walker cherche un nouveau sens à sa vie. Il sait déjà ce dont il ne veut pas : s’acheter une résidence secondaire, pratiquer le golf, participer à des stages d’œnologie – tout ce que désire normalement un homme de cinquante ans ayant réussi dans la vie. « Je n’étais pas du genre à faire ce qu’on attendait de moi étant jeune, et je n’ai pas changé », confie Magnus Walker. Dès lors, la règle ultime d’Urban Outlaw prend tout son sens : « Pour ceux qui se jouent des conventions, tout est possible. »
Désormais, Magnus Walker fréquente moins son garage ou les locaux de son entreprise : il se contente d’échanger avec ses collaborateurs chaque fois que nécessaire. « Je n’ai plus envie de développer mon business. Je veux découvrir des choses entièrement nouvelles », déclare-t-il. Il évoque son séjour estival en République dominicaine, où il a sillonné les routes cahoteuses des Caraïbes à bord d’une
Texte Tobias Moorstedt
Photos Alexander Babic