Robby Naish, LDB 343
Les petites, les grandes, les géantes, il les a toutes domptées. À Hawaï, Robby Naish est le roi de la vague. Mais sorti de son élément, il sait rester humble. Sur la route aussi, Robby Naish a des favorites : une
En short, torse nu, Robby Naish se tient debout, les pieds dans l’eau. Dans son élément, pourrait-on croire. Mais ce ne sont pas les eaux tièdes du Pacifique qui lui lèchent les chevilles. À notre arrivée chez lui, le véliplanchiste de légende aux 24 titres de champion du monde est contrarié. Son garage a été inondé, une pompe défectueuse a fait déborder son puits. Et ce n’est pas la première fois.
Ainsi va la vie au cœur de la jungle luxuriante de la côte nord de l’île de Maui, non desservie par le réseau d’approvisionnement en eau. Le propriétaire doit donc régulièrement évacuer l’eau à l’aide d’une raclette et faire venir par camion plusieurs milliers de litres d’eau jusqu’à ce que le puits soit réparé. Mais que ne ferait-on pas pour habiter une propriété de 30 hectares qui offre une vue imprenable sur le Pacifique et les cocotiers, bananiers, papayers et citronniers débordants de fruits qui s’étendent jusqu’à lui ? Cela fait 11 ans que Robby Naish et son épouse Katie se sont installés dans ce paradis sculpté par le vent et l’eau au nord de l’île de Maui. « Je voulais acheter un bout d’Hawaï, explique le véliplanchiste, avant qu’il ne soit trop tard. »
Le garage de Robby Naish, un hangar de tôle verte, recèle l’essentiel de ses passions : la planche à voile et les voitures. Aux murs s’alignent des dizaines de planches aux côtés de voiles enroulées et de bômes doubles. Des planches Quiksilver historiques, dont certaines portent encore le logo
Outre le matériel de windsurf, le hangar contient également un tracteur, un kart et deux quads, qui laissent cependant toute sa place à l’autre passion de Robby Naish. Cette passion, c’est une 911
Aux côtés de la 911
Ses histoires de puits lui ont donné faim. Mais avant de partir déjeuner, Robby Naish entend nous montrer son second garage. Nous les suivons, lui et sa 911
Robby Naish ne renonce jamais à fendre une vague : Haiku nous en offre la preuve. Image d’Épinal du surfeur, l’homme à la chevelure décolorée par le soleil, au regard bleu profond, au corps musclé habillé d’un short, d’un t-shirt et de tongs salue chaleureusement les personnes qu’il rencontre. Pour le déjeuner, il choisit le plus modeste des fastfoods du village, un restaurant chinois aux allures de Mc Donald's chez qui la vaisselle est en polystyrène. Ici, personne ne s’intéresse à lui. Robby Naish avale son Double Cheeseburger’n Fries, et puis c’est reparti pour Ho‘okipa, le plus célèbre spot de planche à voile au monde.
Des nuages bas obscurcissent le ciel, offrant avec l’eau agitée un magnifique camaïeu de gris, de bleus et de verts. Quelques véliplanchistes affrontent les vagues au loin, tout le reste est calme. Robby Naish gare sa 911 au bord de la plage, en descend et observe le Pacifique. « Hier, j’ai passé deux heures à faire du kite sans âme qui vive, il n’y avait personne, c’était le pied ! Le temps était particulièrement moche : nuages, pluie, rafales de vent, houle, les vagues étaient trois fois plus hautes qu’aujourd’hui. » Des conditions idéales pour un champion. Quelques gouttes commencent à tomber. « Des rayons de soleil liquides », sourit Robby Naish, avant de s’éloigner avec un chaleureux aloha. Et de remonter dans sa 911 pour s’insérer dans le trafic dense de la Hanā Highway.
Auteur Helene Laube
Photographe Marc Urbano