En piste
C’est le plaisir ultime pour tous les mordus de course et les passionnés de
Le silence fait monter la tension. La brise caresse doucement l’herbe. Le Centre Clients de
En dehors de la piste, Karlheinz Blessing, 57 ans, est Président du Directoire de Dillinger Hütte, une entreprise vieille de plus de 300 ans, et de la Saarstahl AG. Docteur en économie diplômé de l’université de Constance, c’est un homme de chiffres. Voilà qui colle avec son enthousiasme pour les temps au tour… Mais sa véritable passion est guidée par l’émotion. Depuis deux ans, il participe à la
Sur le plan professionnel comme personnel, Karlheinz Blessing aime que les performances s’améliorent. C’est pour cette raison qu’il est venu sur la piste d’essai de l’usine
L’air recueilli, habité d’un profond respect, Karlheinz Blessing s’accroupit près de la 911 de course. À côté de lui s’est agenouillé l’instructeur Manuel Lauck. Ce dernier a connu la carrière classique d’un pilote de course, depuis les débuts en kart jusqu’à la révélation et aux victoires dans les courses mono-marques et en endurance. Il devient instructeur
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Manuel Lauck commence par sortir le volant de sa fixation, par présenter les différents boutons, le levier. On entend à leur voix qu’une grande confiance règne entre le coach et l’élève. Ils se connaissent depuis des années, pensent tous deux en termes de performance, partagent la même passion pour le sport automobile. Le stage GT3 Cup Experience comprend en tout 4 séances d’environ 15 minutes au volant d’une voiture de Cup, mais le programme est entièrement personnalisé. Il débute habituellement dans la GT3 de série afin de reconnaître le circuit, mais comme Karlheinz Blessing est déjà venu à de nombreuses reprises, cette étape n’est pas nécessaire. Il y a en revanche un passage obligé : effectuer les quelques premiers tours à la place du copilote. Manuel Lauck est aux manettes. Un système d’intercom leur permet de dialoguer sans difficulté à l’intérieur de la voiture. Sur la piste, le coach explique les instruments, les changements de vitesse, les points de freinage, la trajectoire idéale. Puis il immobilise le véhicule devant le stand.
Karlheinz Blessing s’extrait du cockpit – pas facile de se dégager de l’armature de sécurité quand on porte un casque de course doté d’un système de support de la tête et du cou. « Oh, il va falloir que je travaille ça », plaisante-t-il en faisant le tour de la voiture pour prendre la place du pilote. « Commence par rouler, habitue-toi, on affinera après », conseille Manuel Lauck d’un ton calme. Il sait que la poussée d’adrénaline va être au rendez-vous.
« La voiture se pilote tellement comme un jouet, tellement facilement, je ne m’y attendais pas », s’exclame Karlheinz Blessing à l’issue de la première séance. Mais l’instructeur le rappelle à la prudence. « Sans les dispositifs d’assistance, la voiture de course réagit différemment de ma 911 de série » : l’homme d’affaires l’a compris d’emblée. Ces dispositifs, ce sont l’ABS, le contrôle de traction et de stabilité, bref tout ce qui confère à la voiture sportive une sécurité supplémentaire au quotidien. Le bolide de course, qui ne pèse que 1 150 kg, n’a rien de tout cela. « C’est un autre pilotage », confirme l’instructeur. « Freiner en virage sans ABS, c’est tout à fait autre chose. »
Après le pilotage, on prépare le pilotage : les pauses servent à débriefer, à analyser les données. Pendant un moment, Karlheinz Blessing doit se sentir comme au bureau… mais ici c’est son bilan personnel de pilote qui est évalué. Et sans ménagements, car la télémétrie relève infailliblement la moindre manœuvre. La courbe en dents de scie est complétée par les images vidéo de la caméra embarquée. « Regarde, tu étais bien régulier, il n’y a qu’un dixième d’écart entre les deux derniers tours », dit Manuel Lauck. La capacité à reproduire la trajectoire idéale, c’est ce qui différencie les bons pilotes des moins bons. « Et tu vois ici que tu freines déjà très bien, c’est un trait bien droit. On freine sec, on relâche, on replace la voiture, et après seulement on réaccélère. C’est comme ça qu’il faut faire. Allez, c’est reparti ! »
Le circuit
Parmi les choses auxquelles Karlheinz Blessing a dû s’habituer, il y a le démarrage : l’embrayage a une zone de patinage très courte. On ne l’utilise qu’au démarrage et au moment de s’arrêter pour passer au point mort. Une fois en piste, il suffit d’une légère pression sur les palettes au volant pour changer de vitesse. Ce luxe n’existait pas sur la génération précédente : au moment de rétrograder, il fallait savoir jouer avec la relance moteur. Karlheinz Blessing est ravi : « le changement de vitesse au volant, c’est génial ! Le plaisir est vraiment au rendez-vous. »
Le quinquagénaire s’est converti tardivement à la passion
Les presque 5 heures de stage personnalisé sont rythmées par l’alternance entre le pilotage et l’analyse. Après les 15 bonnes minutes du dernier passage en piste, le coach jette un œil aux graphiques et accorde ses félicitations : « Regarde, le freinage est parfait maintenant. Tu as été très régulier sur la fin, et tu as amélioré le chrono tour après tour. C’est ce qu’il faut faire. » L’élève pilote est enthousiaste : « Avec cette voiture, toutes les sensations sont décuplées. Il y a un contact direct. Je braque, la voiture réagit. Quand j’entre dans un virage, je ressens la force centrifuge avec tout mon corps. » Mais ça suffit pour une première fois. « Il y a tellement de nouvelles choses à intégrer, cela demande beaucoup d’énergie », conclut Karlheinz Blessing, le pilote.
Texte Eva-Maria Burkhardt
Photos Michael Haegele
L’expérience ultime
Le stage GT3 Cup Experience de Leipzig : une véritable séance d’essai privée
Die GT3 Cup Experience s’adresse aux conducteurs de
« La particularité de la GT3 Cup Experience, c’est que le pilote se met au volant d’une voiture de course », explique l’instructeur
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