Tout ce qui compte
Une bonne recette, perfectionnée depuis des décennies. Toujours à la pointe de son époque, sans suivre la tendance, mais en la créant. Dernière preuve en date : la 911
Tandis que tu avales ton deuxième espresso, tu te dis que cela fait à présent 25 ans que tu as écrit cette phrase : « Toujours à la pointe… » À Coire, au Café Maron, tu achetais quelques pralines. Mais ce n’étaient pas à ces chocolats confectionnés avec soin, à la main, auxquels tu pensais : c’était à la 911
Le Rouge indien a cédé la place à un Carmin puissant. Quelques accents noirs, comme les jantes à écrou central ou les phares à fond noir avec DEL et fonction PDLS. Sans oublier la calandre noire sur le capot du moteur, qui provient en droite ligne de la 911 d’antan.
Dès que tu montes à son bord, tu remarques que la GTS a quelque chose de spécial. Un alcantara souple – et plus léger que le cuir normal – recouvre non seulement les sièges, mais aussi le volant et le levier de vitesses. Avec le monogramme brodé sur les appuie-têtes dans un fil rouge contrastant. La manière dont ce fil rouge parcourt tout l’intérieur s’accorde magnifiquement au caractère si particulier de cette 911 sportive. On ne saurait donc trop recommander le pack Intérieur GTS lors de la commande.
Un petit tour de clé et le moteur boxeur 3,8 l de la
Peu avant Tiefencastel, le réglage parfait est trouvé. Le mode Sport révèle toutes ses qualités. Sa direction assistée plus discrète, en augmentant légèrement les forces de manœuvre, permet de répartir plus finement le poids et donne de meilleures sensations au volant. La réponse des gaz, plus précise, donne plus de vivacité au moteur, pour des accélérations fulgurantes. La ligne caractéristique modifiée des temps de commutation PDK accompagne idéalement ces options. Mais le châssis devrait être exclu du mode Sport. En association avec les stabilisateurs actifs du PDCC, surtout, le châssis surbaissé de 20 mm sur la GTS devient trop raide, dans le réglage PASM le plus rigide, pour cette petite partie de campagne à toute vitesse. On a bien le droit de s’ébattre un peu, d’autant que dans la pratique, il est de toute façon plus rapide, en général, que le réglage ultra-rigide à réserver aux circuits.
L’échappement, en revanche, peut être tranquillement réglé sur le mode le plus sonore. Pas seulement pour le son plus riche et le volume vocal plus dense de la 911, mais avant tout pour la musicalité de son fonctionnement en poussée. À la première velléité de freinage en virage, par exemple, quand tu écoutes le feu d’artifice qui continue à l’échappement en appuyant sur la pédale de frein et en positionnant la GTS dans le bon angle, l’intensité est à son maximum. Le petit nuage d’accélération intermédiaire, parfaitement dessiné par l’embrayage PDK, fait encore plus plaisir avec ce réglage.
Ceci étant, ce n’est pas seulement le son de cet échappement sport qui donne tout son charisme à cette 911 Carmin. Sa botte secrète, c’est le bruit de l’admission. Il faut faire gaiement tourner la GTS dans les rapports les plus bas pour entendre plus nettement ce deuxième niveau du système d’admission entièrement repensé. Ce dernier changement de gamme, qui développe un son agressif tandis que le pied appuie joyeusement sur l’accélérateur pour atteindre les régimes les plus élevés avant intervention du limitateur, t’électrise à tous les coups.
Idem pour la traction de la transmission intégrale. Même dans les lacets partiellement verglacés qui montent vers le col du Julier, la
En plus, elle a vraiment fière allure. La GTS le prouve une fois de plus quand je la gare dans la Via Serlas, à Saint-Moritz. Son Carmin éclatant a beau être recouvert d’une fine pellicule de sel, et ses passages de roues pleins de blocs de glace : elle a de la présence. Même à l’arrêt, la
Texte Axel Linther
Photos Daniel Reinhard