Martini Racing
René Auinger vit à fond sa passion pour Martini et le sport automobile grâce au
Le Castellet, fin mai. Le Circuit Paul Ricard, en plein cœur de la Provence, est déjà fort animé à huit heures du matin. Dans le paddock, les camions s’alignent. Les équipes suisses sont préparées pour le week-end. Pour la troisième fois de l’année, le
René Auinger est l’un d’entre eux. Cet entrepreneur de 41 ans, originaire de Zurich, participe au
Sa 911 GT3 aux couleurs de Martini est dans son box, prête à bondir. Les mécaniciens se sont contentés de modifier la pression des pneus, après les 780 km parcourus par René pour se rendre de Zurich en Provence. René met son casque (look Martini, comme il se doit) et enfile ses gants. Sur sa combinaison de pilote, « Martini Racing » s’étale sur sa poitrine. Sourire aux lèvres, il s’assied au volant – et c’est parti : ce vendredi, le programme prévoit cinq essais de 30 minutes chacun sur le circuit de 5,81 km. Pour de nombreux participants, c’est une bonne occasion de se familiariser avec le véhicule et la piste. Quant aux plus aguerris, ils prennent tout simplement leur pied, ou tentent d’améliorer leur trajectoire idéale.
René n’est de la partie que depuis peu. Son enthousiasme pour le sport automobile est né il y a deux ans. Il a commencé par participer à divers Track Days, tout d’abord avec la 997 GT3, puis avec la GT3 actuelle de la génération 911. Cela l’a amené à rouler sur une dizaine de circuits différents, à connaître peu à peu la voiture, la piste et le comportement idéal sur circuit, et finalement, il a décidé de participer au
Il y a dix ans, René s’est acheté un
Ce championnat est disputé depuis 28 ans et existe sous sa forme actuelle depuis sept ans. Chaque année, cette course
Daniel Lang, président du nouveau
René a le visage rayonnant : ses cinq sessions d’entraînement lui ont demandé une concentration extrême, mais lui ont aussi apporté beaucoup de plaisir. Il est désormais fin prêt pour la journée de qualification et de course qui l’attend. Le parcours a beau être rapide, il tolère certaines erreurs. Les zones de dégagement y sont pour beaucoup dans le sentiment de sécurité qu’ont ici les pilotes, et dans le fait que les véhicules ne sont pas tout de suite abîmés. « Quand on roule tout droit, ou quand quelque chose arrive, il n’y a pas tout de suite un mur en face. À vrai dire, en général, je préfère les courbes, ça doit venir des compétitions de ski, et ça me correspond mieux, je dois d’abord m’habituer doucement aux vitesses élevées », résume René.
Dans les catégories supérieures, le bilan est tout autre. Ici, les pilotes ont de vraies ambitions professionnelles. Pour Jean-Paul von Burg, tenant du titre et favori pour la victoire finale du GT3 Cup Challenge, chaque centième de seconde compte – à une vitesse maximale, s’entend. Souvent, lorsque le temps est changeant, c’est le choix des pneus qui décide de l’issue de la course, comme cela a été le cas lors de la deuxième course à Mugello. Von Burg a dû céder la victoire à un autre pilote dans l’un des sprints. Mais ce week-end-là, les températures sont plus qu’estivales et tous les pilotes ont opté pour des slicks. René n’en est pas là : « Le GT3 Cup Challenge, ce sont des pros avec des années d’expérience, moi je fais mes premiers pas dans cet univers. Je veux que ma voiture reste entière et faire une bonne saison. »
La saison de courses se compose de six manches disputées sur les circuits de Misano, Mugello, Le Castellet, Dijon, Imola et pour finir Magny-Cours. René participe à toutes, ce qui représente environ 30 jours dans l’année que l’entrepreneur consacre à son hobby. Il attache beaucoup d’importance à sa passion, et sa femme se montre compréhensive, d’ailleurs elle l’accompagne parfois, quand elle-même n’a pas un tournoi de tennis.
Les essais de qualification se passent bien. René prend le départ de la course avec un meilleur temps au tour de 2:30,048 minutes, ce qui le place en sixième position. Bien sûr, un monde le sépare du GT3 Cup Challenge, où le meilleur temps de qualification revient à Jean-Paul von Burg avec 2:11,403 minutes. À 14h30, enfin, le grand moment arrive : on donne le coup d’envoi du
Épuisé mais manifestement heureux, il remonte après la remise des prix dans sa GT3 pour prendre la route du retour. Direction Zurich. Et jusqu’à la prochaine course, il devra se contenter de son bateau de plaisance du constructeur Stingray pour savourer quelques pointes de vitesse : à son bord, il peut tout de même pousser jusqu’à 100 km/h sur le lac de Zurich.
Texte Sophie Tanner
Photos Dirk Michael Deckbar