Reine de beauté
La 911
Les cheveux au vent et le doux ronron du moteur Boxer six-cylindres qui vous arrive sans filtre dans les oreilles. Pour les amateurs de voitures de sport, rouler toit ouvert, c’est la grande liberté. Le summum du plaisir sur quatre roues. Mais il n’est pas de plaisir sans risque : depuis l’accident mortel de James Dean au volant de sa 550 Spyder, en 1955, le cabriolet traînait une réputation de dangerosité. Aux États-Unis, surtout, il était plus qu’urgent d’avoir une idée de génie pour que les clients continuent à apprécier les voitures ouvertes.
La solution,
Son nom rend hommage aux victoires remportées par
Vent de légèreté
50 ans plus tard, le message de Lohrer a conservé toute sa pertinence, comme la
Notre beauté légendaire continue à se laisser porter par le trafic en toute légèreté, mais c’est à l’écart des flots de voitures qu’elle donne le meilleur d’elle-même, sur les routes de campagne aux larges courbes où elle peut filer à sa guise. L’icône de style demande à être dirigée avec fluidité. Sa direction non assistée offre un répondant inégalable. Tout à coup, on comprend pourquoi la 911 est devenue au fil des ans la voiture de sport par excellence. Et ce n’est pas tout : son ouverture extrême renforce encore son caractère de 911. Elle nous rappelle en permanence que son moteur Boxer à refroidissement air est installé à l’arrière – optiquement et acoustiquement. En 1969, la capote pliante céda la place à une vitre courbe fixe. L’arceau resta.
Montée en puissance
1973 ouvre une nouvelle ère pour la 911. Dix ans après la présentation du modèle original, la série G représente son premier remaniement en profondeur. Ses mensurations restent quasiment inchangées, mais pour répondre à la législation américaine, très stricte en matière de crash-test, les pare-chocs à soufflets prennent place sur la
Sur les autres plans aussi, la parenté avec l’ancêtre ne peut être niée. Le tableau de bord, avec ses cinq grands instruments ronds, les dimensions compactes, les deux phares ronds à la verticale … pas de doute, une 911 pur jus. La direction continue de se passer de tout assistanat et transmet au conducteur tout ce qui se passe au niveau des roues avant. Fin et long, le levier de vitesses se laisse manipuler pour monter et rétrograder, garder le moteur dans le régime idéal, et savourer la conduite sans filtre. Et pourtant, la série G paraît plus civilisée. On le doit avant tout à la vitre arrière fixe, qui fait en sorte que l’air ne siffle plus autant aux oreilles des passagers. Avantage : on peut rouler sans toit toute l’année, y compris par temps froid.
Pour les amateurs d’options radicales, qui aiment les voitures entièrement ouvertes,
Le grand renouveau
Vers la fin des années 1980, il fut tout de même question d’abandonner toute la gamme 911. C’était sans compter l’immortalité des légendes : la 911 eut une deuxième chance. Et sut la saisir. En 1988,
Mais le meilleur a été conservé : le cockpit est indéniablement celui d’une 911. Idem pour le vrombissement du moteur et la solidité de la construction. Et bien entendu, la 964 a eu sa déclinaison
Notre 964 noire du Musée
L’arceau fait son come-back
Le modèle suivant, qui porte le numéro 993, apparaît en 1996 dans une forme très largement retravaillée, et dont une déclinaison
Texte Philipp Aeberli
Photos Dirk Michael Deckbar