« L’ennui ? Connais pas ! »
Quand on rencontre Janine Rensch, on est tout de suite frappé par l’air espiègle typiquement écossais de cette golfeuse et passionnée de
L’une des grandes passions dans la vie de cette Écossaise est le golf : « Tout petits déjà, mon frère et moi passions toutes nos vacances en Écosse avec mes parents, au Gleneagles, un hôtel devenu célèbre. À l’époque, nous accompagnions notre père tous les matins dans ses rondes de golf. Quand nous avons eu l’âge requis, nous nous sommes mis nous aussi à jouer. Nous allions sur le green par tous les temps. Je m’en souviens encore. » Après une jeunesse insouciante à Édimbourg, Janine décroche à l’âge de 16 ans un job de vacances à la bourse de Londres, où elle devient vite l’une des premières et rares tradeuses de Grande-Bretagne. À 27 ans, elle laisse tomber ce travail exigeant. En expliquant pourquoi, cette Écossaise laisse entrevoir un autre trait de son caractère : « Il est arrivé un moment où la bourse a commencé à m’ennuyer, c’est un boulot qui, à mes yeux, ne permet pas de s’épanouir. Gagner des sommes folles le restant de ma vie en faisant tout le temps la même chose... no thank you ! L’ennui, connais pas. Quand il me guette, je passe à autre chose. »
Sitôt dit, sitôt fait. Familière grâce à son père depuis toute petite des expositions d’art, Janine Rensch finit par se découvrir une passion de collectionneuse. Son choix s’impose comme une évidence : elle se lance dans des études d’art moderne à Londres.
Marchande d’art, puis professeur de clavecin.
Mais, amour oblige, la fin de ses études coïncide avec un déménagement à Montreux. En effet, elle suit son compagnon d’alors, designer et architecte, en Suisse. De là, le couple tient des galeries d’art, d’abord à Londres, puis à Munich. Pas facile de travailler à Londres en semaine et de rentrer à Montreux chaque week-end. Janine Rensch garde pourtant toute sa gaîté. Pas simple non plus de passer d’une métropole comme Londres au bord du lac de Genève. Mais la naissance de ses deux filles lui rend plus supportable la vie dans la campagne suisse. Ou sont-ce ses joyeuses virées en
L’ex-tradeuse et ex-galeriste rêvait depuis longtemps d’habiter Zurich. « J’ai toujours voulu aller à Zurich, c’est là que je suis heureuse. » Elle y trouve l’offre culturelle et artistique qui lui convient. Pas étonnant qu’elle choisisse d’y écrire une nouvelle page de sa vie. Est-ce la vue splendide qu’elle a de son nouveau domicile, situé tout près du Dolder, l’hôtel de luxe de Zurich, ou est-ce dans la salle de concert de la Tonhalle que l’inspiration lui vient ? Difficile à dire. Toujours est-il qu’elle entame alors des études de musique et apprend le clavecin. Une formation de professeur de musique est le prolongement parfait de sa façon de vivre, elle qui semble n’avoir aucune difficulté à apprendre sans cesse quelque chose de nouveau. Comme elle le dit elle-même : « Les grandes étapes de ma vie sont le fruit du hasard et il faut profiter au maximum des hasards. »
Le succès, mais en toute modestie
Le retour au golf de Janine Rensch, lui, n’est pas le fruit du hasard. À l’âge de 40 ans, raconte-t-elle, après une pause d’une vingtaine d’années, elle a eu envie de rejouer au golf. Vers 45 ans, elle retrouve enfin le temps de s’y remettre.
Et le virus du golf la reprend vite. Depuis son retour sur le green, ce sport est une constante de sa vie. Et, comme elle le raconte elle-même, quand elle séjourne dans sa maison en Écosse, elle joue tous les jours au golf, « plus ou moins par tous les temps, car pour moi, la pluie n’est pas un obstacle ». Tout près de son domicile se trouvent trois terrains de golf. Et à Zurich aussi, le terrain à neuf trous du Dolder Golf Club est juste devant chez elle. Elle a été admise avec son compagnon dans ce club de golf très sélect, mais en parle sans aucune vanité. La modestie et la réserve distinguée sont indissociables de la personnalité de Janine Rensch. Entre-temps, elle s’est séparée de sa chère
Janine savait pertinemment qu’elle choisirait de nouveau une
Si Janine Rensch se satisfait de son handicap de 23,3, elle nous révèle quand même, avec la modestie qui la caractérise et en arborant un sourire malicieux, son intention de descendre très vite sous la barre des 20. Et quand on la connaît, on ne doute pas une seconde qu’elle atteindra vite cet objectif ambitieux. En tout cas, notre amatrice de
Texte Thomas Borowski
Photos Thomas Borowski et Dirk Michael Deckbar